Gazette de brindille du 14-05-2020

Voilà un moment que je voulais mettre cette photo, et je me rends compte qu’elle a été prise exactement l’année dernière le 15 mai 2019. C’est amusant, comme je ne participe pas ce mois-ci à la photo du mois. Quelle étrange coïncidence.
L’après « confit » chez nous se passe comme d’habitude, sauf que nous mettons des masques pour sortir et que je pourrai très prochainement aller à Blaye pour mon dossier impôts. En tant que Belge c’est différent.
Pour ce qui concerne Boucle d’Or, elle va beaucoup mieux après la rechute d’il y a quelques jours, le test a été négatif. Et boum ce matin, à nouveau de la fièvre. Cette fois ci une prise de sang. Elle a dix ans, et lors du test elle a demandé à l’infirmière :
– Concrètement, jusqu’où avez-vous été ? En montrant avec son doigt 🙂 L’infirmière lui a tout expliqué et GG a été très étonné du terme utilisé : « concrètement ».
Son papa qui a fait une embolie pulmonaire et qui n’a pas le covid est actuellement dans un autre hôpital pour son coeur. Il avait dit à sa fille que cela faisait très mal. Ce qu’il n’aurais pas dû dire, car elle a beaucoup angoissé. Au retour, elle était toute fière de dire à son papy que tout c’était bien passé avec la phrase supplémentaire.
Elle n’a pas sa langue dans sa poche, et le mot concrètement lui ressemble tout à fait. Elle veut tout savoir techniquement et a bien raison.

Avant-hier, je suis allée à la supérette de pas loin, et hélas, un pauvre pigeon sur le trottoir, ne savait plus où donner de la tête au milieu de tout ce bruit et de toutes ces personnes qui se croisaient sur son territoire qu’il croyait avoir acquis définitivement.

Il avait déjà perdu l’habitude de nous :
Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s’en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
François Villon première strophe,

Apprise pour moi en vieux Français. J’ai adoré 🙂

Heureusement que Minouche est là, elle détend l’atmosphère, et est adorable. Elle sait si bien se faire comprendre, même si elle n’aime pas être prise dans les bras. Au mois de septembre elle aura deux ans. J’ai des tas de photos et rien préparé. 😉

Au niveau lecture, ils se suivent rapidement et ce qui est dans les widgets sont de loin devenus bien obsolètes au niveau « fini de lire » ou « coup de coeur » 🙂

Je vais modifier mon coup de coeur, lu en Broché, que du plaisir pour le papier, assez grand pour le lire. Et puis Tchernobyl, Prypiat et moi, depuis la série, un excellent sujet à lire. La série est pire que le livre pour les descriptions. J’ai toujours à ce sujet un article à écrire.
Merci à Pierre Faverolle
à Yvan Fauth
à Geneviève Van Landuyt
etc…..belette, et nos nombreux échanges Belges 😆

 

 

Tu me cherches ?

Minouche un an 19-11-2019, née le 10-09-2018

Un jour, ma maîtresse vous racontera mon histoire. 🙂

CHAT
Pour ne poser qu’un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.

Mais, la nuit l’homme voit ses yeux
dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu’il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.

Quand le chat danse
C’est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C’est jusqu’aux murs de ses yeux.
PAUL ELUARD (1895-1952)

Photo du jour – Tandem

Tandem de location. Habituellement, les scooters sont à une personne

Toujours et Jamais étaient toujours ensemble, ne se

quittaient jamais. On les rencontrait dans toutes les

foires. On les voyait le soir traverser le village sur un

tandem. Toujours guidait, Jamais pédalait. C’est du

moins ce qu’on supposait !

Ils avaient tous les deux une jolie casquette : l’une était

noire à carreaux blancs, l’autre blanche à carreaux noirs.

A cela on aurait pu les reconnaître ; mais ils passaient

toujours le soir et avec la vitesse…

Certains d’ailleurs les soupçonnaient, non sans raison

peut-être, d’échanger certains soirs leur casquette. Une

autre particularité aurait dû les distinguer : l’un disait

toujours bonjour, l’autre toujours bonsoir.

Mais on ne sut jamais si c’était Toujours qui disait

bonjour, ou Jamais qui disait bonsoir, car – entre

nous – comme ils étaient toujours ensemble, ils ne

s’appelaient jamais.

Paul Vincensini

Paul Vincensini né en 1930, à Bessans, d’un père corse et d’une mère savoyarde, et mort le 10 novembre 1985, est un poète français.
Alors qu’il était encore maître d’internat, Vincensini découvrit la poésie d’Alain Borne. Ce fut le début d’une intense amitié et d’une collaboration entre les deux hommes qui dura jusqu’à la disparition accidentelle d’Alain Borne en 1962. Dès lors, Vincensini ne cessa de multiplier les actions pour faire connaître le poète disparu, signant entre autres l’ouvrage qui lui est consacré dans la collection « Poètes d’aujourd’hui » chez Seghers. Sans doute peut-on dire que sans Vincensini, cofondateur avec Michel Rouquette du « Centre Alain-Borne », ce poète méconnu, aurait conservé sa grande part d’ombre.

Professeur de lettres et d’italien, Vincensini fut, sa vie durant, un propagandiste de la vie poétique, organisant et multipliant les manifestations, rencontres avec les poètes, spectacles et festivals poétiques, n’hésitant pas à se lancer lui-même dans des aventures éditoriales en créant les « Poèmes-missives » et le « Club du poème » qui publiera une quarantaine de titres. Mis à disposition par l’éducation nationale, Paul Vincensini accomplira un travail énorme de vulgarisation de la poésie dans les milieux scolaires, les associations, les organismes dépendant d’autres ministères que le sien. Il est aussi, avec Jean Pietri en 1982 le fondateur de la « Maison de la Poésie d’Avignon ».

Ses compositions personnelles, mélange de cocasserie, d’ironie et d’absurde, apparaissent comme un gigantesque pied de nez au mal être et au tragique existentiel.
Des sites internet lui sont consacrés :
http://www.paulvincensini.com
http://verlaine06.chez-alice.fr/

Caresse des cheveux

Illustration: Giovanni Boldini

Caresse des cheveux

De ma main je caresse tes cheveux,
D’une plume je passe sur tes yeux,
Je descends le long de ton corps
Pour y chercher des frissons encore

J’écris sur ton bras, des mots
Qui à eux seuls forment une histoire
Sous la douche au fil de l’eau
S’en iront tout mouillés, dare-dare

J’en écrirai d’autres sur ton ventre
Ils feront une danse celle d’une déesse
Pour lettre par lettre venir te prendre
Et t’emporter là vers cet antre,
Dans une farandole de folle liesse.

© G.Ecrits – 29.09.2008 

 

Il y a des moments

Jardin Public été 2014

Il y a des moments où tout s’en va
Où la vie vole en éclats
Le feu couvait sous les cendres
Depuis des années sans surprendre

Sur ce qui se passe aujourd’hui.
Les événements sont dans cet étui
Suspendus au bon vouloir du temps
Où se cognent tous les sentiments

Dans cet océan de douleurs et de souffrances
Endurées longtemps avec clairvoyance.
Voilà que le bout du chemin se dévoile
Ce n’est pas Salomé qui danse avec ses voiles

Mais une nouvelle vérité, un nouveau chemin
Dans les trois mois à venir pour écrire demain
En respirant enfin
En toute liberté.
07-07-2015

© G.Poésies

Haydn – Symphonie n° 101, l’horloge – Andante

Je viens d’entendre ce morceau sur Radio Classique et c’est trop dansant 😉 Et tout ceci en attendant mes réponses à vos gentils commentaires et vos visites et likes.

Les notes sautent allègrement
Elles se disent : Où aller ?
Si, do, fa, facile à jouer ?
L’orchestre comme un diamant
S’enflamme sur les secondes,
Se déploie comme l’onde
En cascade joyeuse.
© G.Ecrits décembre 2019

 

Alphonse de Lamartine – Poésie : Un nom

Sources : tourisme-alsace.com – Kaysersberg

Un nom

Il est un nom caché dans l’ombre de mon âme,
Que j’y lis nuit et jour et qu’aucun oeil n’y voit,
Comme un anneau perdu que la main d’une femme
Dans l’abîme des mers laissa glisser du doigt.

Dans l’arche de mon coeur, qui pour lui seul s’entrouvre,
Il dort enseveli sous une clef d’airain ;
De mystère et de peur mon amour le recouvre,
Comme après une fête on referme un écrin.

Si vous le demandez, ma lèvre est sans réponse,
Mais, tel qu’un talisman formé d’un mot secret,
Quand seul avec l’écho ma bouche le prononce,
Ma nuit s’ouvre, et dans l’âme un être m’apparaît.

En jour éblouissant l’ombre se transfigure ;
Des rayons, échappés par les fentes des cieux,
Colorent de pudeur une blanche figure
Sur qui l’ange ébloui n’ose lever les yeux.

C’est une vierge enfant, et qui grandit encore ;
Il pleut sur ce matin des beautés et des Jours ;
De pensée en pensée on voit son âme éclore,
Comme son corps charmant de contours en contours.

Un éblouissement de jeunesse et de grâce
Fascine le regard où son charme est resté.
Quand elle fait un pas, on dirait que l’espace
S’éclaire et s’agrandit pour tant de majesté.

Dans ses cheveux bronzés jamais le vent ne joue.
Dérobant un regard qu’une boucle interrompt,
Ils serpentent collés au marbre de sa joue,
Jetant l’ombre pensive aux secrets de son front.

Son teint calme, et veiné des taches de l’opale,
Comme s’il frissonnait avant la passion,
Nuance sa fraîcheur des moires d’un lis pâle,
Où la bouche a laissé sa moite impression.

Sérieuse en naissant jusque dans son sourire,
Elle aborde la vie avec recueillement ;
Son coeur, profond et lourd chaque fois qu’il respire,
Soulève avec son sein un poids de sentiment.

Soutenant sur sa main sa tête renversée,
Et fronçant les sourcils qui couvrent son oeil noir,
Elle semble lancer l’éclair de sa pensée
Jusqu’à des horizons qu’aucun oeil ne peut voir.

Comme au sein de ces nuits sans brumes et sans voiles,
Où dans leur profondeur l’oeil surprend les cieux nus,
Dans ses beaux yeux d’enfant, firmament plein d’étoiles,
Je vois poindre et nager des astres inconnus.

Des splendeurs de cette âme un reflet me traverse ;
Il transforme en Éden ce morne et froid séjour.
Le flot mort de mon sang s’accélère, et je berce
Des mondes de bonheur sur ces vagues d’amour.

– Oh ! dites-nous ce nom, ce nom qui fait qu’on aime ;
Qui laisse sur la lèvre une saveur de miel !
– Non, je ne le dis pas sur la terre à moi-même ;
Je l’emporte au tombeau pour m’embellir le ciel.

Alphonse de Lamartine (1790-1869)

La mort ne fait rire personne (Jean-Marc Soriano)

Dans ce cas ci, elle m’a bien fait rire. Christian a eu le don du choix de la photographie qui ne collait pas trop au titre du poème. Je conseille d’aller le lire….. Bises au poète et à tous.

Arbrealettres




La mort ne fait rire personne
Même pas le croque-mort
Les croque-morts ne font rire personne
Même pas le croque-monsieur
Le croque-monsieur ne fait rire personne
Même pas le jambon cuit entre les tranches
Le jambon cuit ne fait rire personne
Même pas le cochon qui en est mort…
La mort ne fait rire personne.

(Jean-Marc Soriano)

Recueil: Une nuit de 7 jours
Traduction:
Editions: Petitfleur

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Se détourner du temps (Roberto Juarroz)

En passant au hasard chez notre messager des poèmes, voici un poème qui m’interpelle. Il me parle, avec à la fois de la joie, de la tristesse, des os qui craquent, d’autres maux qui s’installent. La nature est immuable et le printemps à notre porte nous apporte un regain, comme la sève dans les arbres. De la joie dans le coeur. Quel bonheur que ce sentiment lorsque la saison s’en vient. Je l’aime celle-là. En attendant que coulent les heures, je fais des projets encore. C’est revigorant.

Arbrealettres


Illustration: Gilbert Garcin

Se détourner du temps,
déjouer le compte-gouttes de l’âge
et déchirer le suaire
des minutes répétées comme des abeilles.

Comment fouler le temps
et marcher sur lui
comme sur une plage
dont la mer s’est séchée ?

Comment sauter sur le temps
et avoir pied dans le vide
et son absence creusée ?

Comment reculer dans le temps
et raccorder le passé
à tout ce qui fuit ?

Comment trouver dans le temps l’éternité,
l’éternité faite de temps,
de temps congelé dans les gosiers les plus froids ?

Comment reconnaître le temps
et trouver le fil inconnu
qui coupe ses moments
et le divise toujours
justement au milieu ?

***

Desconocer el tiempo,
desbaratar el cuentagotas de la edad
y rasgar el sudario
de los minutos repetidos como abejas.

¿Cómo pisar en el tiempo
y caminar por el
como sobre una playa
cuyo mar se ha secado?

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La Mort donne un sens à l’Objet (Emily Dickinson)

Un poème sur la transmission de nos ascendants. Je me souviens de livres de maman, du dé à coudre, et ai gardé comme dit dans ma réponse chez le messager des poèmes, un petit ouvrage fait main pour y mettre les aiguilles à coudre.

Arbrealettres


La Mort donne un sens à l’Objet
Sur quoi l’OEil eût glissé
A moins qu’un Être disparu
Tendrement nous supplie
De penser devant de petits ouvrages
Au Pastel – ou en laine –
«C’est le dernier qu’ont fait Ses doigts » —
Si diligents avant –

Que le Dé ne pèse trop lourd –
Que les points ne cessent – d’eux-mêmes –
Alors on l’a rangé parmi la Poussière
Sur les étagères du Placard –

J’ai un Livre – offert par un ami –
Dont le Crayon – ici et là –
A coché tel passage qu’Il aimait –
Au Repos – sont Ses doigts –

Aujourd’hui – je le lis – sans le lire –
Les Larmes m’interrompent –
Effacent les Gravures
À Réparer, hors de Prix –

***

Death sets a Thing significant
The Eye had hurried by
Except a perished Creature
Entreat us tenderly

To ponder little…

Voir l’article original 97 mots de plus

Poésie : La femme âgée (Martine Hadjedj)

Je n’ai pu que m’arrêter sur ce poème, en cherchant la trace du mot : « diamant » Celui-ci est tellement beau et touchant. Il me parle, la route pointe à l’horizon. Encore de longues marches, ne pas tomber, aller de l’avant, essayer du moins malgré les maux physiques. Ceux de l’âme peuvent encore se réjouir au creux de tous les diamants de la nature. Et ceux en soi. La suite est à lire chez le poète semeur de mots. Merci pour lui.

Arbrealettres


LA FEMME AGEE

Autrefois, j’étais belle, j’attirais les regards,
Sur mon glorieux passage, les hommes se retournaient,
Le monde et ses égards, oui, tout m’appartenait,
A présent, je suis vieille, j’ai perdu mon pouvoir.

J’ai reçu bien des roses ; leurs épines m’ont blessée,
Après les jours heureux suivaient les nuits glaciales,
J’ai affronté déserts, tempêtes, et chacals,
Et sans jamais plier, j’ai lutté, supporté.

Mais tous ces coups du sort, reçus en pleine face,
En laissant sur ma peau, d’indélébiles traces,
Ont fortifié mon âme, comme un muscle qui travaille.
Elle devenait plus belle, après chaque bataille.

Et vous tous qui pensez, sa beauté s’est fanée,
Emportée par le temps, eh bien vous vous trompez,
Car de cette sombre pierre qu’était mon cœur, avant,
Les intempéries de la vie en ont fait un diamant.

Derrière mes yeux, délavés par tant de larmes versées,
Et mes paupières ridées, usées par…

Voir l’article original 24 mots de plus

Poésie-Coquelicot Paroles de Charles Trenet


COQUELICOT
Paroles de Charles Trenet – Musique de Charles Trenet et Albert Lasry
© 1948 – Raoul Breton

***
Coqu’licot, coqu’licot,
Fleur des champs, coeur sauvage
Coeur en fleur du bel âge,
Coeur des champs, pas méchant.
Coqu’licot dans les blés,
Au soleil de la vie,
Rougissante et ravie,
Ta p’tite âme me plaît.
Parfois, tout comm’ moi,
Tu suis les rails d’un train,
D’un train qui n’pass’ plus
Merveilleux ch’min plein d’entrain
Le chemin des beaux jours,
Du ciel bleu, des vacances,
Des poèmes, des romances.
Coqu’licot d’amour.

***
Je m’souviens de Margot,
Je m’souviens de Jeannette,
Coqu’licots ou bleuettes
Je m’souviens mêm’très bien
De Suzon, de Mado.
Blondinettes ou brunettes,
Et j’entends dans ma tête
L’écho d’nos bécots.
Chacune fut exquise,
(J’leur ai conté fleurette)
Chacune fut éprise
De ma petite chansonnette.
Coqu’licots des faubourgs,
Des banlieues ou des villes,
Qui choisir entr’ cent mille
Coqu’licots d’amour.

***
Coqu’licot, coqu’licot.
Fleur des champs, coeur sauvage,
Coeur en fleur du bel âge,
Coeur des champs, pas méchant,
Troubadour des talus,
Vagabond des prairies,
Liberté de la vie,
Coqu’licot élu.
Bien mieux qu’un’ fleur snob,
Qu’une orchidée, « ma chère! »
Chérie! sur ta robe
N’est-c’ pas, c’est lui qu’tu préfères?
Coqu’licot des beaux jours,
Du soleil, des vacances,
Coeur ardent de la France,
Coqu’licot d’amour.